À propos de Meb ROCK :
Né en Kabylie – Algérie dans les années 1980, Meb ROCK s’impose comme une figure singulière et profondément contemporaine de la poésie francophone, alliant une sensibilité aiguë à une réflexion métaphysique dense. Son œuvre, à la croisée des chemins entre modernité formelle et classicisme réinterprété, révèle une maîtrise raffinée de la langue et une tension dialectique entre lumière et obscurité, vie et néant.
Poète exigeant, Meb ROCK déploie un univers littéraire marqué par une quête obsessionnelle du sens et une exploration radicale des abîmes existentiels. Son écriture se caractérise par une densité stylistique rare, où chaque mot est investi d’une polysémie volontaire, instaurant un dialogue continu entre le lisible et l’illisible, le concret et l’abstrait. La musicalité de ses vers, tantôt âpres, tantôt mélancoliques, participe à l’élaboration d’une atmosphère crépusculaire où s’entrelacent le chaos et l’ordre.
Meb ROCK s’inscrit dans une tradition poétique exigeante, en forgeant une voix unique qui refuse l’académisme stérile et l’anecdote superficielle. Son travail interroge inlassablement la condition humaine, la fragilité de l’être face à l’inéluctable passage du temps, et la complexité des émotions humaines, à travers des images puissantes et souvent dérangeantes.
Sa contribution à la poésie contemporaine s’affirme également par une dimension philosophique et réflexive, faisant de ses recueils des véritables laboratoires de pensée où s’expérimentent des idées sur l’existence, la douleur, l’amour et la transcendance. En ce sens, Meb ROCK renouvelle avec une vigueur singulière l’art poétique, en lui insufflant un souffle à la fois tragique et profondément lucide.
À propos de Christelle MARILLET :
Née en France dans les années 1970, Christelle MARILLET poursuit une trajectoire artistique qui conjugue rigueur formelle, sensibilité intuitive et exploration intime du féminin. Formée initialement au stylisme, elle évolue progressivement vers les arts plastiques, dans une démarche plus introspective, où le dessin devient un espace de révélation sensorielle et existentielle. C’est au cœur du papier, surface modeste mais infiniment malléable, que s’épanouit son univers plastique, fait de silences, de lignes effleurées, de corps à demi dévoilés.
Travaillant principalement sur de petits formats (A3 et inférieur), Christelle MARILLET privilégie une pratique du dessin à techniques mixtes. Elle mêle acrylique, encre de Chine, pastels gras, fusain, graphite ou encore mine de plomb, explorant les tensions entre matière et lumière, précision et effacement. Ce choix de matériaux hétérogènes ne répond à aucune logique démonstrative : il participe plutôt d’une écriture graphique du sensible, où chaque médium joue comme une strate de la mémoire ou du regard.
Au centre de sa démarche : le corps féminin, omniprésent, mais jamais figé dans une posture. Chez Christelle MARILLET, la femme n’est ni objet ni modèle. Elle est présence vibrante, souvenir du toucher, fragment de désir. Les figures qu’elle esquisse surgissent de la page comme des murmures : visages rêvés, courbes légères, regards absents, mains suspendues. Cette esthétique du presque rien confère à son œuvre une force de suggestion rare, où l’érotisme se déploie dans la retenue.
Ses œuvres telles que « La désinvolte », Femme nue ou le pouvoir des fleurs illustrent cette poétique du frôlement, où le trait épouse le silence, où le nu devient lieu de passage entre le visible et l’invisible. L’érotisme, ici, n’est jamais frontal ni lascif. Il est charnel, oui, mais pudique ; intime, mais jamais sentimental. Le geste graphique, maîtrisé et pourtant instinctif, révèle un rapport au corps fondé sur l’introspection sensorielle, le souvenir du geste, la respiration du trait.
Cette quête du féminin ne relève ni du naturalisme ni de la représentation idéalisée. Il s’agit plutôt, chez Christelle MARILLET, de donner forme au trouble, d’exprimer la douceur d’un regard, la solitude d’un geste, la lenteur d’un abandon. Le dessin devient alors un lieu de passage entre la réalité du corps et sa transfiguration poétique. Il n’est pas rare que ses figures se confondent avec les fleurs, que les contours s’effacent dans des lavis subtils, que l’identité du sujet se dissolve dans la matière.
Cette esthétique de la dissolution contrôlée rapproche son travail d’une forme de lyrisme graphique, où le trait devient souffle, où chaque œuvre tient du poème visuel. Le féminin, chez elle, n’est pas revendiqué comme une posture mais vécu comme un paysage intérieur, une cartographie sensible faite de courbes, de silences, d’ombres et de clarté.
Christelle MARILLET partage régulièrement son travail sur les plateformes numériques, notamment Facebook, où elle reçoit un accueil enthousiaste de la part d’un public attentif à son univers intimiste et raffiné.
Bien que discrète sur la scène institutionnelle, MARILLET développe une œuvre profondément cohérente, ancrée dans une esthétique du quotidien sublimé, du détail transfiguré, de l’émotion. Elle appartient à cette génération d’artistes pour qui le dessin, longtemps relégué à la marge, redevient un espace de pensée plastique, une langue à part entière.
En 2025, elle fait la rencontre de l’écrivain et poète Meb ROCK, auteur d’une œuvre marquée par une vision sombre, sensuelle et métaphysique du monde, à la fois lucide et hallucinée. Meb ROCK développe un style puissant, nourri d’érotisme, de violence intérieure et de fulgurances existentielles, inscrit dans la lignée des écrivains du chaos et des poètes de la transgression. Leur sensibilité commune pour l’évocation du corps, du désir et des tréfonds de l’âme donne naturellement naissance à un projet littéraire et graphique à deux voix : un recueil de poésie illustré, composé d’un dessin original de Christelle MARILLET pour chaque poème de Meb ROCK.
Ce dialogue entre image et texte, entre trait et verbe, donne lieu à une œuvre hybride, sensorielle et symbolique, où les mots et les formes se répondent dans une tension poétique singulière. Le recueil explore des thématiques partagées : le féminin comme mystère, la volupté comme langage, l’abîme comme révélateur. Ce travail conjoint témoigne de la capacité de l’artiste à inscrire ses dessins dans un projet éditorial d’envergure, où l’image ne se contente plus d’accompagner le texte, mais en devient le miroir charnel et silencieux.
Par cette collaboration, Christelle MARILLET affirme une nouvelle dimension de sa pratique artistique : celle du dialogue interdisciplinaire, de la mise en résonance du dessin avec la littérature contemporaine, dans une tension féconde entre le souffle du trait et la brûlure du mot.
L’œuvre de Christelle MARILLET s’inscrit dans une tradition sensible du dessin contemporain, où la figure féminine devient le lieu d’un récit muet, d’une poésie silencieuse à la lisière du visible. Elle renouvelle, avec pudeur et audace, notre regard sur l’érotisme, sur la nudité, sur la présence. En cela, elle ne dessine pas des femmes : elle dessine la mémoire du féminin, son tremblement, son retrait, sa lumière.
