À l’origine de la maison communautaire de la rue du Métal à Saint-Gilles
Michel Slachmuylders (mieux connu aujourd’hui sous le nom de Michel Duval) et moi-même avons passé ensemble nos six années d’humanité sur les bancs du Collège Saint-Pierre à Jette. À la suite de celles-ci, nous avons « koté » durant une dizaine d’années à Leuven, puis à la rue du Métal à Saint- Gilles où nous avons fondé une maison communautaire avec trois amis universitaires, en l’occurrence Alain François, Pierre Georis et Michel Guéry. Catherine et Joëlle, nos compagnes, venaient nous rendre visite très régulièrement. Cette maison est devenue petit à petit un home d’accueil pour une multitude d’autres connaissances et réfugiés chiliens. À un moment donné, l’immeuble abritait plus de quinze habitants issus de divers horizons.
À cette même époque, Michel et moi travaillions comme « free-lances » dans différents hebdomadaires, dont Notre Temps, 4 millions 4, Écoute, More et puis En attendant. C’est dans ce contexte que nous avons réalisé une série d’interviews et d’articles, dont il est question dans cette histoire.
Pour payer nos études et le loyer de la maison, nous assumions aussi un certain nombre de jobs, dont celui d’enseignant auprès d’enfants dits caractériels. Nous étions devenus relativement proches de personnalités rencontrées au fil de l’actualité, dont Félix Guattari et François Truffaut. Tous les deux me prodiguèrent quelques conseils dans les domaines thérapeutiques et cinématographiques.
Influencés par le couple de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, Joëlle et moi refusions le mariage tout en n’envisageant aucunement de nous séparer. Nous avions scellé une sorte de pacte permettant de distinguer notre amour des amours contingents secondaires. À la suite de mai soixante- huit, cette forme de concubinage était devenue plus fréquente et mettait l’épanouissement personnel au centre, ni elle ni moi ne se privant d’entretenir des relations externes. Finalement, Joëlle me quitta pour entamer une vie conjugale plus stable. Quelques années plus tard, je suivis son exemple...
Bien que cette œuvre soit une fiction, celle-ci est en partie autobiographique et basée sur une multitude de photos prises avec mon Pentax durant la seconde moitié des années 1970.
Elle rend compte de l’esprit libertaire qui régnait en ce temps-là. Elle se veut avant tout un hommage à ces quelques femmes qui ont marqué durablement ma vie. Le récit émane partiellement de mon imagination. Par exemple, je n’ai jamais parlé de mes entretiens avec François Truffaut à mon directeur de thèse, Jean-Pierre Meunier. Cependant, comme ce dernier s’intéresse au cinéma, il m’a semblé naturel d’évoquer cet aspect dans le cadre de nos entrevues. De même, l’histoire relative au suicide d’Alain et à sa vie amoureuse est purement fantaisiste. Cette pseudodisparition rappelle en fait deux vrais drames qui ont malheureusement émaillé les années qui suivirent cette période. Enfin, les interviews et relations effleurées sont bien réelles. Ainsi, mon voyage au Japon est survenu plus tard dans le courant des années 80. Avant cela, Annick Honoré, Michel Duval, Paul Hesbois et moi-même avons créé l’ASBL Les Risques du Crépuscule et les labels « Les Disques du Crépuscule » et « Factory Benelux ». Les premiers 45 tours — Shack Up de A Certain Ratio, suivis des « singles » de The Durutti Column et Section 25 — furent de réels succès commerciaux qui permirent d’ouvrir Interférence, un café lié à une salle d’exposition près de la Grand-Place de Bruxelles. Mais cela est une autre histoire...
| Auteur : |
Jihes |
| Catégorie : |
Dessins & Bandes dessinées |
| Format : |
A4 (21 x 29,7 cm) |
| Nombre de pages : |
48 |
| Couverture : |
Souple |
| Reliure : |
Dos carré collé, cousu au fil de lin |
| Finition : |
Brillant |
| ISBN : |
978-2-8083-3767-0 9782808337670 |