L’auteur, le docteur Gabriel Fumba, médecin belgo-burundais, raconte son parcours professionnel dans la médecine en Belgique après vingt années de service au Burundi. Spécialisé dans les entretiens pré-don au sein de la Croix-Rouge, il y a rencontré de nombreux donneurs de sang, qu’il décrit comme des personnes généreuses et héroïques.
Le livre rend hommage à ces donneuses et donneurs, « héros silencieux » qui, par un geste simple et désintéressé, sauvent des vies chaque jour : enfants, mères en difficulté, accidentés, patients atteints de maladies graves... L’auteur insiste sur la valeur inestimable du sang, qui ne peut être fabriqué en laboratoire et dépend uniquement de la solidarité humaine.
Il souligne également le besoin constant en sang et appelle à la reconnaissance et à la valorisation des donneurs. Ce don, souvent anonyme, incarne la compassion, la fraternité et l’humanité. Le livre propose de témoigner gratitude, de partager des récits de vies sauvées et d’encourager de nouvelles générations à donner.
En somme, l’ouvrage est à la fois un témoignage personnel, un hommage aux donneurs de sang et un appel à la mobilisation autour d’un geste vital et profondément humain.
Chapitre 1 : Le don de sang**
Le don de sang est un **acte vital et solidaire** qui sauve chaque année des millions de vies. C’est une ressource précieuse car le sang ne peut pas être fabriqué artificiellement et doit être renouvelé en permanence. Les besoins augmentent avec l’évolution démographique, le vieillissement de la population, les progrès médicaux et les situations d’urgence.
#### **Les types de dons**
1. **Don de sang total** : le plus courant, utilisé pour les accidents, chirurgies lourdes ou pertes massives de sang.
2. **Don de plasma** : riche en protéines et facteurs de coagulation, essentiel pour les maladies de la coagulation, les brûlés ou certains cancers.
3. **Don de plaquettes** : crucial pour les patients atteints de leucémie ou traités par chimiothérapie, car il prévient les hémorragies.
4. **Don de sang de cordon** : prélevé à la naissance, contient des cellules souches utilisées contre des maladies graves du sang.
#### **Les défis du don**
- Les stocks sont souvent insuffisants, surtout lors de périodes critiques (vacances, catastrophes).
- Les groupes sanguins rares sont difficiles à trouver.
- Le sang est périssable : plaquettes (5 jours), globules rouges (42 jours), plasma (1 an).
#### **Importance du don**
Le don de sang n’est pas seulement un acte médical, mais un **geste de compassion et d’humanité**. Chaque donneur, souvent anonyme, devient un **héros discret** qui contribue à sauver ou améliorer la vie d’autrui.
L’ouvrage met en avant la nécessité de reconnaître et valoriser les donneurs, tout en encourageant davantage de personnes à participer pour garantir une solidarité durable.
--Chapitre 2 : Receveuses et receveurs de sang
Ce chapitre présente plusieurs témoignages de patients dont la vie a été sauvée ou améliorée grâce aux dons de sang, de plasma, de plaquettes ou encore d’immunoglobulines. Tous expriment une profonde gratitude envers les donneurs et rappellent l’importance de ces gestes solidaires.
- **Sophie (35 ans)** : Atteinte de la maladie de Von Willebrand, elle dépend régulièrement de transfusions et d’injections de facteurs de coagulation issus du plasma. Depuis 2014, ces dons lui permettent de vivre malgré ses saignements. Son entourage est même devenu donneur. Ne pouvant donner elle-même, elle lance un appel à poursuivre les dons pour les patients comme elle.
- **Nicole (30 ans)** : Après une hémorragie sévère liée à un accouchement, elle reçoit six poches de sang. Reconnaissante, elle s’engage comme bénévole dans des campagnes de sensibilisation.
- **Pierre (33 ans)** : Victime d’un accident de la route, il est sauvé grâce à quatre poches de sang.
- **Marc (55 ans)** : Témoigne pour son frère Bernard, atteint d’une leucémie aiguë myéloïde, qui a bénéficié de nombreuses transfusions de globules rouges et de plaquettes.
- **André (45 ans)** : Diagnostiqué avec une anémie sévère provoquée par un ulcère gastrique chronique, il se rétablit grâce à trois poches de sang.
- **Paul (67 ans)** : Lors d’un pontage coronarien, il perd beaucoup de sang et ne s’en sort que grâce à de multiples transfusions.
- **Receveuse anonyme (syndrome de Guillain-Barré, 2017)** : Elle survit et évite la paralysie grâce à un traitement d’immunoglobulines issues du plasma. Elle rappelle que le don de plasma est aussi essentiel que le don de sang.
- **Munira Premji (Canada)** : Atteinte successivement de trois cancers graves (myélome multiple, lymphome non hodgkinien, cancer du sein), elle publie un livre (**Choosing Hope : 1 Woman, 3 Cancers**) relatant son combat. Les transfusions de sang l’ont sauvée à plusieurs reprises, notamment avant de pouvoir recevoir ses chimiothérapies.
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### Idée centrale
Ces récits mettent en lumière la diversité des situations médicales où le don de sang, de plasma et de plaquettes est vital. Derrière chaque poche de sang, il y a une vie sauvée, un espoir prolongé, et des patients reconnaissants envers la générosité des donneurs.
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Chapitre 3 : La science derrière le don de sang
1. Historique du don de sang
• 1628 : William Harvey découvre la circulation sanguine.
• 1667 : 1ʳᵉ transfusion humaine par Jean-Baptiste Denis (sang animal).
• 1818 : James Blundell pratique les premières transfusions humaines réussies (hémorragies post-partum).
• 1900 : Karl Landsteiner découvre les groupes sanguins (système ABO) → prix Nobel 1930.
• 1914 : Albert Hustin utilise le citrate de sodium pour conserver le sang.
• 1940 : Découverte du facteur Rhésus par Landsteiner et Wiener.
• Années 1950 : Passage des flacons en verre aux poches plastiques.
• Aujourd’hui : poches en PVC pour une meilleure conservation.
2. Le sang et ses composants
• Globules rouges : transportent O₂ et CO₂ grâce à l’hémoglobine.
• Globules blancs : défense immunitaire contre infections et intrus.
• Plaquettes : coagulation et cicatrisation (« clou plaquettaire »).
• Plasma : 55 % du sang, composé d’eau, sels, protéines, nutriments, hormones ; assure transport et élimination des déchets.
• Hématopoïèse : formation des cellules sanguines à partir de cellules souches (moelle osseuse, sang, cordon ombilical).
3. Les globules blancs – types
• Lymphocytes : B (anticorps), T (défense & régulation), NK (cellules tueuses).
• Granulocytes : neutrophiles (bactéries), éosinophiles/basophiles (parasites, allergies).
• Monocytes → macrophages : détruisent microbes et débris cellulaires.
• Moelle osseuse : rouge (production de cellules sanguines), jaune (réserve graisseuse).
4. Les groupes sanguins
• 41 systèmes connus, ABO & Rhésus sont majeurs.
• Groupes rares (< 0,4 % population) → ex : Bombay (1 sur 1M), Rhésus null (« sang en or »).
• Répartition par pays : O+ le plus fréquent en Europe, AB– le plus rare.
• Transmission génétique : gènes ABO (chromosome 9) et Rhésus (dominant).
5. Compatibilité sanguine
• (Le chapitre introduit la notion sans détailler encore les tableaux de compatibilité).
6. Maladies nécessitant des transfusions
• Anémies : carences (fer, B12, folates), hémorragies, anémies hémolytiques ou aplasiques.
• Hémophilies :
◦ A (facteur VIII, chromosome X, touche surtout les hommes),
◦ B (facteur IX, chromosome X),
◦ C (facteur XI, touche hommes & femmes, plus rare).
• Leucémies :
◦ Aiguë lymphoblastique (enfants),
◦ Aiguë myéloïde (adultes, pronostic sévère),
◦ Lymphoïde chronique (adultes, évolution lente),
◦ Myéloïde chronique (chromosome de Philadelphie, parfois curable par greffe).
• Thrombocytopénie immunitaire : déficit de plaquettes.
• Drépanocytose : globules rouges en forme de faucille, maladie génétique.
• Thalassémie : anémie grave due à un défaut d’hémoglobine (parents porteurs).
Chapitre 4 :
Témoignages des donneuses et donneurs de sang.
Ce chapitre présente à la fois l’histoire des transfusions, la composition et la production du sang, la classification des groupes sanguins et leurs compatibilités, ainsi que les principales pathologies nécessitant une transfusion. Il souligne l’importance vitale des dons de sang pour traiter un large éventail de maladies.
- Mireille S. : Environ 76 dons sur 30–35 ans. Groupe O négatif (donneuse « universelle »). Motivée par la solidarité, la simplicité du geste et la confiance dans l’accueil très attentif du personnel (notamment Gabriel). Donne en collecte mobile et surtout au centre de Louvain‑La‑Neuve. Souhaite continuer tant que la santé le permet.
- Rose‑Marie : 150e don, donatrice depuis 1984 (≈40 ans). A commencé aussi pour récupérer un jour de congé, puis est devenue pleinement engagée par des expériences personnelles (maladie d’une amie, souvenir du père). A basculé vers le don de plasma (groupe B) ; apprécie les relations avec l’équipe du centre et compte poursuivre aussi longtemps que possible.
- Didier (papa de Thomas) : Environ 135 dons. Motivé par les transfusions qui avaient sauvé sa mère ; donateur O positif. A alterné sang et plasma, a donné régulièrement surtout depuis 2001, et partage désormais l’habitude avec son fils (≈70 dons pour le fils). Touché par les rencontres avec des bénéficiaires.
- Bernard de M. : Premier don à 18 ans (il y a 51 ans). Initié par son frère, la famille est devenue donneuse. A donné plasma et sang total en alternance ; procédure parfois longue autrefois. Enseignant, il profite de son emploi du temps pour venir au centre, n’a jamais eu de problèmes et apprécie l’ambiance conviviale.
Thèmes communs : engagement sur le long terme, motivations personnelles (remerciement pour des transfusions familiales, proches malades) et civiques, confiance et gratitude envers le personnel des centres, convivialité des équipes, et volonté de continuer tant que la santé le permet.
Chapitre 5 :
Comment remercier vraiment les donneuses et donneurs de sang ?
A) Pourquoi beaucoup de gens ne veulent pas donner leur sang — et réponses
- Obstacles fréquents : peur de la douleur/ des aiguilles, peur de s’évanouir, crainte d’être affaibli, peur d’infection, doute d’être admissible après tatouage, consommation occasionnelle de cannabis, voyages, manque de temps, impression que son don n’aura pas d’impact.
- Réponses : ces raisons ne justifient généralement pas un refus — le matériel est stérile et à usage unique (donc pas de risque d’infection), le prélèvement n’affaiblit pas (collation compensatrice), donation = ~12 min de prélèvement (45 min au total sur place), après un tatouage attendre 4 mois, usage occasionnel de cannabis n’empêche pas le don. Les médecins de sélection peuvent aider à gérer la peur des aiguilles ou le risque d’évanouissement. Chaque don compte — les donneurs sont présentés comme des héros.
B) Sondage d’opinion dans l’Union européenne
- Taux de don : environ 31 % des citoyens déclarent avoir déjà donné du sang ; 69 % n’ont jamais donné. Forte variation par pays (Autriche 51 %, Grèce 40 %, Finlande 39 % ; Portugal 22 %, Belgique 23 %).
- Incitants : 43 % pensent que le don devrait être autorisé pendant les heures de travail (soutien très fort au Danemark et en Suède, faible en Grèce et Espagne). 25 % estiment que le donneur ne devrait rien recevoir, 21 % qu’il devrait être remboursé des dépenses. Le remboursement des frais est soutenu surtout en Suède (53 %) et au Danemark (44 %). Les incitations financières directes sont peu populaires (seulement ~6 % en faveur de modestes indemnisations, 3 % pour 100 €).
- Sûreté : 62 % pensent que les transfusions sont plus sûres qu’il y a dix ans (taux élevé en Suède, Espagne, Danemark ; plus bas en Grèce). Les plus jeunes et les mieux diplômés sont plus confiants quant à l’amélioration de la sécurité.
C) « Chaque donneur de sang est un héros »
- Exemple : Journée mondiale du don de sang 2012 au Togo — mobilisation, collecte pour femmes enceintes, enfants, accidentés, remise de certificats aux donneurs réguliers.
- Message de l’OMS : le don volontaire et non rémunéré est essentiel — dans de nombreux pays les stocks dépendent encore de dons familiaux ou rémunérés. Si 1 % de la population d’un pays donnait, cela suffirait en principe aux besoins nationaux. La campagne vise à encourager le don bénévole et volontaire
Chapitre 6
Reconnaissance des donneurs de sang dans différents pays :
• Belgique :
Attribution de médailles en fonction du nombre de dons (de 40 à 160 dons et plus), avec différents insignes (bronze, argent, or, pélican, couronnes). Les distinctions vont jusqu’à l’« Ordre de la solidarité du donneur de sang ». Aujourd’hui, les médailles sont remplacées par des pins. Exemple marquant : Bernard D.M. avec plus de 1500 dons.
• Luxembourg :
Une médaille du mérite créée en 1979, décernée par le Grand-Duc. Trois grades : bronze (20 dons), argent (40 dons), or (80 dons). Elle peut être attribuée aussi à des étrangers. Depuis 1979, des dizaines de milliers de médailles ont été remises.
• France :
Système de diplômes (7 niveaux selon le nombre de dons) avec insignes distinctifs pour certains paliers. Un diplôme émérite peut être accordé à titre exceptionnel.
La Fédération française des donneurs de sang bénévoles (FFDSB) a aussi son propre système d’« Ordre du Mérite du Sang » (Chevalier, Officier, Commandeur, Grand Officier), basé sur l’engagement associatif et la promotion du don, avec quotas annuels. Les premières distinctions remontent aux années 1950-60.
• Canada :
Programme de reconnaissance progressive. Dès le 1er don : carte et épinglette. Puis épinglettes et cartes spéciales aux jalons (ex. 100 dons = carte « or »). À partir de 100 dons : invitation à des soirées de reconnaissance avec certificats ou trophées. Les grands donneurs (1000 dons) reçoivent un statut VIP et une célébration spéciale.
• Australie :
Exemple emblématique de James Harrison, dit « l’homme au bras d’or ». Après avoir survécu grâce à une transfusion, il donne son plasma pendant plus de 60 ans. Son sang contenant un anticorps rare a permis de prévenir une maladie néonatale et de sauver plus de 2,4 millions de bébés. Il a effectué 1 170 dons avant de prendre sa retraite en 2018.
???? En résumé, chaque pays valorise ses donneurs de sang selon ses traditions : médailles officielles (Belgique, Luxembourg, France), diplômes et ordres honorifiques (France), programmes de reconnaissance progressifs (Canada), ou encore mise en avant de figures marquantes comme James Harrison en Australie.
Chapitre 7
Conclusions et appel à l’action
Le chapitre insiste sur l’importance vitale du don de sang, illustrée par des témoignages de receveurs et de donneurs. Il rappelle les motivations variées des donneurs (altruisme, expérience familiale, engagement social, raisons médicales ou religieuses, etc.) et souligne que dans les pays francophones, le don repose sur les principes éthiques de l’anonymat, du bénévolat, du volontariat et du non-profit.
Toutefois, ces principes sont remis en question dans certains pays où le don est rémunéré (ex. États-Unis, Allemagne, Hongrie), ou par des évolutions réglementaires et sociétales. Le texte alerte sur le risque de pénurie et propose d’adapter la reconnaissance des donneurs aux valeurs actuelles : davantage de visibilité, de valorisation symbolique et de transparence (ex. informations anonymisées sur les receveurs).
La reconnaissance des donneurs est présentée comme essentielle : elle entretient leur motivation, favorise leur fidélisation et encourage de nouvelles personnes à donner. Elle peut prendre des formes variées (remerciements, distinctions, événements publics, campagnes de sensibilisation).
Appel à l’action
Le Dr Gabriel Fumba invite chacun à devenir donneur et ambassadeur du don de sang :
• S’informer et éduquer : comprendre le processus et déconstruire les idées reçues.
• Participer de diverses façons : don de sang, bénévolat, organisation d’événements, soutien financier.
• Collaborer et inspirer : motiver son entourage, organiser des collectes collectives.
• Rester engagé : donner régulièrement pour garantir un approvisionnement stable.
Conclusion
Le chapitre se termine par un remerciement chaleureux aux donneurs, véritables héros anonymes dont la générosité sauve et transforme des vies. L’auteur appelle à la solidarité et à l’altruisme collectif pour bâtir un réseau robuste de donneurs, garantissant que chaque patient dans le besoin puisse bénéficier de ce geste vital.
Auteur : |
FUGA |
Catégorie : |
Développement professionnel |
Format : |
A5 (14,8 x 21 cm portrait) |
Nombre de pages : |
152 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé, cousu au fil de lin |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-8083-3726-7 9782808337267 |