Il y a des années maintenant que Thierry porte en son coeur le poids d'une souffrance profonde. Qu'il
n'a jamais vraiment pu dire. Dont il n'a jamais eu le sentiment que la société en avait connaissance,
la prenait en compte, s'en inquiétait.
Ni l'entourage pendant des années, ni la police ni les instances judiciaires, ni même la psychologue
qui était pourtant sensée le faire, ne l'ont entendu, n'ont écouté et reconnu sa détresse.
Car si la maltraitance des femmes est à peu près admise, prise réellement au sérieux de nos jours, il
paraît toujours improbable aux yeux du plus grand nombre que l'homme, non, l'homme ne peut être
victime de sévices graves de la part d'une femme. Et pourtant, c'est d'un véritable processus de
cruauté mentale que Thierry a été victime. Celui, terriblement destructeur, qu'une manipulatrice et
perverse narcissique peut infliger, lentement, jour après jour, jouant avec sa victime,
l'amoindrissant, l'isolant, l'écrasant puis la reprenant quand elle sent qu'elle lui échappe, alternant
séduction et rejet, plongeant l'être pris dans ses filets dans un désarroi culpabilisant qui lui fait
perdre tout repère et toute estime de lui-même. Pour survivre, une seule solution : Fuir. Thierry y a
tout perdu : son domicile, son travail et jusqu'à ses enfants.
Et pourtant personne n'a rien su de ce qui se passait dans ce couple, car comment parler quand on
est perdu, que l'on est pris dans la toile des mensonges et des faux-semblants d'une femme qui pour
tous s'affiche comme un être innocent et vulnérable, dans le décor parfait d'une famille exemplaire
où le seul coupable, dit-elle à qui veut l'entendre est ...lui.
Depuis qu’il a échappé à cet enfer, Thierry est libre — du moins en apparence. Car le poids d’une
souffrance jamais reconnue continue de l’écraser, l’empêche encore de vivre pleinement. Pourtant,
il a trouvé la force de mettre des mots sur ce qu’il a traversé. Et plus il parle, plus il découvre
d’autres hommes, comme lui, pris au piège d’un couple destructeur. Des hommes restés silencieux,
parce qu’on ne dit pas ces choses quand on est un homme. Parce qu’admettre qu’on a été manipulé,
rabaissé, vidé de soi, c’est s’exposer à la honte — cette honte virile qui bâillonne. On oublie que les
pervers narcissiques choisissent souvent des êtres sensibles, généreux, droits : autant de qualités
dont ils se servent pour soumettre, lentement. Mais être une victime quand on est un homme, c’est
encore tabou.
Alors, pour lui et pour ses enfants Thierry a voulu écrire son histoire et, pour lui, c'est d'une
importance capitale, pour tous ces hommes qui se taisent. Pour qu'ils parlent. Pour qu'on sache, que
les entourages ne se laissent plus duper, que la police mène de véritables enquêtes sans préjugés ni a
priori, que les juges sachent reconnaître le vrai au-delà des apparences, que la société toute entière
apprenne enfin que la violence peut s'exercer sur tous et détruire la vie de tous : homme, femme ou
enfant. Et qu'enfin les victimes quelles qu'elles soient, soient reconnues, entendues, protégées et que
les véritables tortionnaires, femmes ou hommes, ne s'en tirent pas si facilement. C'est à une
révolution de nos pensées que nous invite ce livre.
Auteur : |
Thierry Auvertin |
Editeur : |
Présence et Action Culturelles Wapi |
Catégorie : |
Biographies, Mémoires - Témoignages |
Format : |
Poche (11 x 18 cm) |
Nombre de pages : |
190 |
Couverture : |
Souple |
Reliure : |
Dos carré collé |
Finition : |
Brillant |
ISBN : |
978-2-930524-81-8 |