Le Livre en papier • Ombres d'elle de Geneviève Guevara et Yolande Fiévez

Extrait de l'avant-propos de l'œuvre :

"Après un jardin d’Éden évoqué dans un doux Prélude, une
descente progressive en enfer se dessine : les textes les plus
moroses et tristes que j’ai jamais écrits. Puis, une remontée
progressive vers la beauté, la légèreté. Ainsi, successivement, les
titres des différentes parties de cet ouvrage révèlent l’âme dans
tous ses états ainsi que sa progression : Aux bleus de crépuscule,

Sombre est l’ombre, Agonia, De l’ombre à l’ambre, Présent,
Femmes de longs matins et enfin L’embellie.
Au cours de sa pérégrination, la narratrice apprend à se connaître.
De ses ombres, elle se fait des alliés. Elle découvre qu’aimer c’est
reconnaître les indélicatesses de sa lignée, qu’il importe après
avoir reconnu les torts commis de pardonner, d’accepter ses
manquements d’amour auprès de ses enfants et de leur demander
pardon.

Elle découvre qu’aimer c’est aussi accueillir la vulnérabilité, la
sienne en premier. Elle apprend à s’aimer d’un amour
inconditionnel, elle découvre que celui qu’elle a attendu toute sa
vie est en elle. S’équilibre alors le taijitu.

Traversant les épreuves, elle a progressivement affûté sa
conscience, sa présence au monde. Ce périple est essentiel pour
qu’enfin un bon équilibre advienne au cœur de l’humanité. Une
longue traversée des ténèbres parfois avec des trouées de lumière
parce que la vie est toujours constellée d’étoiles du berger, parce
que ces bouffées d’oxygène permettent l’espérance et, ce faisant,
de progresser ; pareillement, la remontée vers la joie est
quelquefois ponctuée de rechutes : il est encore nécessaire
d’œuvrer. Être incarné, c’est être confronté au mouvement. Être en
conscience, c’est accueillir le mouvement."